[Interview] HK à Dijon contre « les usines à poison »

Article publié le 4 avril 2018

Le Roubaisien Kaddour Hadadi, nom de scène HK, jouera aux Tanneries ce vendredi. Photo © Vincent Bouvier

Chanteur engagé devenu icône de la lutte altermondialiste depuis qu’il a mis sont tube « On lâche rien » en téléchargement libre, Kaddour Hadadi, dit HK, est en concert ce vendredi aux Tanneries, en marge d’un rassemblement de soutien à 36 faucheurs volontaires d’OGM poursuivis devant le tribunal de grande instance. Une interview à suivre en musique.

Tu viens à Dijon soutenir les faucheurs volontaires… tu vas chanter « On lâche rien » devant le palais de justice ?
Il y a le concert le soir aux Tanneries mais d’autres choses sont prévues toute la journée. Je vais venir un peu avant, peut-être même la veille.

On te voit très actif aux côtés de Vigilance OGM. C’est un combat qui te tient à cœur…
Oui bien sûr, je suis un sympathisant et je viens soutenir les copains et copines faucheurs parce que c’est important de lancer ce genre d’alerte : il s’agit de ne pas ingurgiter n’importe quel poison qu’on veut nous mettre dans nos assiettes. C’est d’ailleurs assez surprenant de voir qu’il n’y a pas vraiment de réaction de masse sur le sujet, alors que ces grands groupes industriels sont des usines à poison – désolé mais je ne trouve pas d’autres mots pour les qualifier.

A ce titre, la fusion Bayer-Monsanto n’est pas très réjouissante…
Oui on ne doute pas que l’ancien géant pharmaceutique trouvera la formule pour guérir du poison que l’autre tentera de nous faire avaler, ou vice versa. Ils se sont alliés pour le pire et pour le pire. Pour le meilleur si on se place de leur point de vue, mais ce sera aux dépens de vies humaines, et je n’exagère pas : on est dans le domaine du criminel. Le comble, c’est qu’ils font passer les lanceurs d’alerte pour des délinquants.

Tu viens seul ou avec les Saltimbanks ?
Le projet est plus personnel, il s’appelle HK. Les Saltimbanks ne sont plus mentionnés, mais sur scène on sera 8, dont d’ailleurs d’anciens Saltimbanks.

Le MAP, le rap, c’est terminé ?
Le Ministère des Affaires populaires, ça a été une aventure extraordinaire. Il ne faut jamais dire jamais, mais il y a peu de chances qu’on nous revoie un jour sur scène en tant que MAP. Je n’ai aucun regret car c’est quelque chose qui nous a nourris, portés, construits, et surtout fait kiffer. Je garde le hip-hop, un peu, dans l’écriture notamment, mais il y a aussi des influences blues, reggae… je ne soustrais pas, j’ajoute.

Tes textes font référence à Apollinaire, Brel… tu te rapproches plus de la poésie ?
Oui, après vingt ans d’écriture, on cultive une approche qui s’affine, se peaufine. Les mots sont devenus mes compagnons. Je cherche à dire les choses le plus simplement possible, en utilisant moins de mots, mais les mots justes.

Question d’actualité : tu viens en train ?
Non, je pense en voiture. Mais je soutiens bien sûr le mouvement des cheminots, et même plus largement une certaine vision de la société : c’est quand même dingue de voir qu’on arrive à faire croire aux gens que les prolos sont des privilégiés.

Concert – HK + Manolo Ko

Publié par Bertrand Carlier

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