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Conférence : « Parce qu’euh… j’ai connu un mec qui est un homme averti qu’en vaut deux. Eh ben… » (Coluche)

Dans le cadre du « Séminaire linguistique 2022 ».

« Parce qu’euh… j’ai connu un mec qui est un homme averti qu’en vaut deux. Eh ben… » (Coluche).

Samir Bajrić, Université de Bourgogne.

« L’article prend valeur relativement à un problème qui n’existe pas seulement pour l’esprit d’un peuple, mais universellement pour l’esprit humain, par le fait même du langage. Ce problème date du jour où un esprit d’homme a senti qu’une différence existe entre le nom avant emploi, simple puissance de nommer des choses diverses et diversement concevables, et le nom qui nomme en effet une ou plusieurs de ces choses. Il s’est posé avec plus de force, à mesure que ce sentiment devenait plus net, et il a été résolu […] par l’invention de relations systématiques entre le nom virtuel et le nom réel. Les articles sont, dans la langue, le signe apparent de ces relations ».[1]

La linguistique française (en France et ailleurs) dispose d’un nombre difficilement calculable de travaux portant sur la catégorie grammaticale nommée article. Parmi ces travaux, nombreux sont ceux dont le modèle interprétatif concerne, de près ou de loin, les principes de systématique du langage, courant linguistique fondé par le linguiste français Gustave Guillaume. En publiant son excellent ouvrage Le Problème de l’article et sa solution dans la langue française, en 1919, Guillaume a ouvert une très longue série de recherches extrêmement fécondes en la matière. L’on ne compte plus les travaux dans lesquels Guillaume et les guillaumiens fournissent les bases explicatives à propos des articles français un et le.

Cette conférence mettra l’accent uniquement sur l’article un, communément appelé article indéfini, et qui tire son origine, semble-t-il, de la catégorie du nombre, en français et dans les autres langues concernées.[2] On s’aperçoit que, lors du passage de l’idéogenèse à la morphogenèse, l’esprit du locuteur fonde l’apport notionnel sélectionné (extensité) alternativement dans une valeur d’article ou / et dans une valeur de numéral. Cette discontinuité catégorielle est de nature à créer des ambiguïtés d’interprétation et des saisies médianes ou bi-tensorielles :

Quand il y a un doute, c’est qu’il n’y a pas de doute (à partir de l’anglais : Whenever there is any doubt, there is no doubt)
Une fois, on était au restaurant…
(en temps de paix) : J’ai tué un – Quoi ?! Quel homme ? / Un seul homme ?
(en temps de paix) : J’ai tué des – Quoi ?! Quels hommes ? / Combien d’hommes ?
(en temps de guerre) : J’ai tué un homme = « un seul / 1 homme »
ça marche moins bien avec : Chéri, j’ai un amant…

[1] Guillaume G., Le Problème de l’article et sa solution dans la langue française, Paris, Hachette, 1919, p. 21-22.

[2] À titre de rappel, la partie de langue nommée article n’est pas partie intégrante des universaux du langage. En effet, nombre de langues ignorent cette catégorie.

Source : Séminaire linguistique 2022

Publié par Jondi

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