Exposition – IA = Icy & Arid

Exposition du 6 au 29 mars 2025 – Du jeudi au samedi de 14h à 18h30.
Depuis une dizaine d’années, le travail de Philippe Calandre s’articule autour l’architecture et plus récemment de l’utopie. A partir de 2012, il utilise la technique du photomontage pour introduire de l’imaginaire sur des sites réels. La splendeur des paysages de Philippe Calandre tient à un équilibre subtil entre le passé, le futur et le présent. L’utilisation du noir et blanc ou bien de couleurs estompées donne à ses compositions une valeur a-temporelle. Le photographe nous transporte ainsi vers des contrées indéterminées dans lesquelles nos rêves et notre inconscient peuvent se projeter.
Mes recherches s’articulent autour de la déconstruction iconique, et de la question du pouvoir qu’exerce l’image photographique dans nos sociétés contemporaines.
On dit qu’ « Une photographie dépeint ce qu’elle veut », que son sens peut en être corrompu et qu’elle montre alors une chose et son contraire malgré son référent. Déconstruire l’image documentaire est devenu un enjeu fondamental qui repousse les limites du cadre et de la narration. Ce questionnement pose les jalons d’un bouleversement statutaire favorisé par l’avènement de l’ère numérique.
J’ai choisi l’architecture industrielle comme théâtre de monstration du fait de sa dualité avec le photomontage, par la juxtaposition et l’organisation des volumes assemblés en puzzle : silos, citernes, rampes, tapis roulant et fourneaux.
Déjà révélée par Bernd et Hilla Becher cette typologie architecturale m’a permis d’appréhender la liberté des formes et volumes posés dans l’espace.
Une usine est un ensemble d’accumulations de modules reliés entre eux, avec l’unique dessein de transformer la matière, pour en produire une autre.
Avec l’élaboration de mes photomontages, je fabrique de vraies fausses photographies d’architecture, je brouille les pistes de lecture et de perceptions, je prolonge la transformation de la matière et de l’image en opérant une inversion de processus ; l’usine ne transforme plus, mais c’est elle ici qui se transforme, et l’image ne montre rien qui puisse être l’incarnation d’une vérité tautologique, puisque le sujet a disparu.
A l’image du mode de conception industriel qui assemble un produit final à partir d’éléments fabriqués ou élaborés aux quatre coins de la mondialisation, mes constructions, par leurs organisations spatiales, font écho à la poésie de cette métamorphose contemporaine.
Philippe Calandre | 2020
Source : Le Trigram – photo © Philippe Calandre
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